La merde , une matière première

 

 

 A la manière des termites, les hommes utilisent la matière fécale depuis des  siècles pour les travaux de maçonnerie.

Les Afghans bâtissent leurs murs dans un mélange de bouse de chameau, de boue, de paille. Les Massaïs du Kenya élèvent des huttes entièrement composées de bouse de vache : les femmes (préposées à la construction des habitations) façonnent tout d'abord une armature à l'aide de fines tiges de bois, puis amalgament du fumier frais à de la cendre et en colmatent les bâtis à la main.

  Plus d'une personne sur dix dans le mode tire son carburant de la fermentation fécale. Le bio-gaz peut être utilisé aussi bien pour cuire  ses aliments que pour produire de l'électricité.

Au Népal, les déjections de deux vaches suffisent pour assurer des repas chauds à une famille de six personnes.
Au cours des vingt dernières années, la chine a installé plus de 5 millions de « digesteurs », appareils qui décomposent les déchets domestiques et couvrent 60% des besoins énergétiques d'un foyer. En Inde où l'on a construit plus de deux millions de centrales à bio-gaz, toute personne qui construit ce genre d'installation se voit attribuer une allocation d'Etat.

Le principe du bio-gaz n'a rien de nouveau : les Tibétains cuisent depuis des siècles leur nourriture à la bouse (les excréments de yak étant le seul combustible disponible dans cette contrée de hauts plateaux dénudés). Les Afghans utilisent de la bouse de chameau, les Mongols préfèrent le crottin de cheval.

  Les produits de beauté à base d'excréments ne sont pas chose nouvelle au Japon, où la crème hydratante aux fientes de rossignol connaît une grande popularité. On y recycle même la matière fécale pour fabriquer des bijoux du plus grand chic. En guise de perles, on utilise de petites billes brunes, formées en exposant les résidus à de hautes températures et à des pressions élevées. On les porte d'ordinaire en collier, en boucle d'oreilles, en épingle à cravate ou en boutons de manchette.



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